World Vision Mauritanie contribue à la résilience des ménages vulnérables à travers son Programme de développement Zonal dans la commune de Guérou.
De nombreuses familles à Guérou sont défavorisées et vivent dans des conditions très difficiles. Le chômage touche beaucoup d’hommes et les femmes n’arrivent pas à entreprendre des activités génératrices de revenus par manque de moyens. Cette situation d’insécurité économique a eu des conséquences néfastes sur beaucoup d’enfants qui n’allaient pas à l’école et l’apport nutritionnel faisait défaut au niveau des ménages. Dans des conditions pareilles, certains enfants se voyaient obligés de travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles. «Beaucoup de familles à Guérou se trouvent dans des conditions de précarité absolue. Les gens sont désespérés car il n’y a pas d’activités rentables et le chômage touchent la plupart des jeunes. Les femmes voulaient travailler mais l’absence de soutien financier constituait un frein pour elles. A cause de l’insécurité économique des ménages, beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école faute de moyens pour acheter des fournitures scolaires et des habits propres pour être dans de bonnes conditions », raconte Aicha Mbareck mint Fadel, la représentante du comité des activités génératrices de revenus (AGR) à Guérou. D’ailleurs, cette situation d’insécurité économique a favorisé l’augmentation des cas de la malnutrition aigüe globale et sévère des enfants dans la commune de Guérou.
Pour répondre à cette situation, World Vision Mauritanie, avec le soutien de World Vision Ireland a initié des projets de résilience à travers son Programme de développement Zonal à Guérou. En effet, 18 AGR ont été mis en place réparti entre des activités de vente de bouteille de gaz, de denrées alimentaires, de légumes et de vêtements, en faveur des femmes. En plus, ces femmes ont reçu des formations en gestion administratives et financières pour mieux utiliser leurs ressources. Après les formations, les femmes ont pu ouvrir des caisses d’épargne (Savings Groups) plus structuré, avec l’apport technique de World Vision. «C’était très difficile pour de nombreuses familles d’assurer les dépenses quotidiennes que certaines étaient obligés d’emprunter de l’argent dans les boutiques pour subvenir à leurs besoins. Grâce à ce programme, on a une caisse d’épargne et beaucoup de femmes y cotisent chaque semaine et chacune a droit à des prêts grâce auxquels nous arrivons à entretenir nos familles. A présent, on a de quoi acheter des médicaments pour un malade et faire des consultations médicales en cas de besoins. Il est facile pour nous de prendre une somme pour nos cérémonie de mariages et nos baptêmes. On espère que ces activités vont continuer dans les années à venir car ils nous apportent beaucoup de bénéfices », ditZeinabou mint Eya, membre du comité des AGR. Les caisses d’épargnes sont au nombre de 85 groupes reparti entre tous les villages de la commune de Guérou. Les bénéficiaires sont choisis en partenariat avec la mairie locale selon leurs vulnérabilités et l’absence d’une source de revenu stable.
Le groupe d’épargne ou Savings group est un modèle unique en son genre qui est initié par World Vision pour aider les femmes à épargner de l’argent et être en mesure d’entreprendre des activités génératrices de revenus. Les membres, aux nombre de 25 y cotisent chaque semaine, chacune selon ses moyens. Chaque membre peut cotiser 5 fois et a droit à un prêt de trois fois la somme initiale et qui doit être remboursé à la caisse sur une période de trois mois. «L’arrivée de ce programme a eu un impact énorme sur nos vies. On a choisi de mettre en place une boutique de vente de bouteilles de gaz et à présent on arrive à gagner nos vies dignement. Maintenant, nos enfants peuvent avoir tout ce dont ils ont besoins pour aller à l’école. La communauté locale a également reçu des formations en protection des enfants et la gestion des boutiques AGR et les groupes d’épargnes. Cependant, je souhaite que World Vision nous apporte son soutien avec le problème de l’eau pour pouvoir continuer nos activités de jardinage. Nous remercions vivement votre organisation qui nous a redonné espoir d’avoir une meilleure vie », continue Aicha.
Les groupes d’épargnes permettent aux femmes de mettre en place des activités génératrices de revenus ou de renforcer d’autres qui existent déjà. Elles arrivent à mieux nourrir leurs enfants et les mettre dans de bonnes conditions pour aller à l’école. « On rencontrait beaucoup de difficulté juste pour assurer de quoi survivre au quotidien. Grâce à ce programme de World Vision, on nous a formé sur comment gérer nos ressources financière et entreprendre une activité rentable. Je fais partie des femmes qui ont bénéficiés de la boutique de vente de gaz mais en même temps j’ai pu garder mon ancienne activité de vente de légumes au sein de la boutique. Maintenant, je peux subvenir aux besoins de ma famille et bien nourrir mes enfants. Ce programme a permis à nos enfants d’éviter de travailler tôt alors que leurs place normale est à l’école. Vous n’avez aucune idée à quel point cette boutique a amélioré nos conditions de vies et celles de nos enfants», dit Rakiya mint Salek, membre de l’AGR. Rakiya avait une activité de vente de légumes mais n’avait pas une boutique et grâce à l’AGR elle peut continuer son activité et en même temps bénéficier de la boutique de gaz avec les autres membres de l’AGR.
Il est important de souligné que l’ADP apporte son soutien technique et logistique pour faciliter l’implémentation de deux projets de santé et nutrition à Guérou à savoir AIM/Health et WASH/Nut. L’objective de ces projets et d’améliorer la santé et le bien-être de la mère et de l’enfant dans cette zone. Le projet WASH/Nut prend en charge les cas de la malnutrition aigue sévère dans la commune de Guérou. D’ailleurs, les enfants parrainés à Guérou sont au nombre de 793 sur un total de 1620 enfants enregistrés. D’une autre côté, l’ADP a dispensé des formations en faveur de la communauté locale en protection et participation des enfants, santé et nutrition, le plaidoyer et la réduction de risque de catastrophe (RRC).
Ecrit par Ibrahima Diallo.