World Vision, en partenariat avec l'Union Européenne contribue au renforcement des capacités de la société civile en Mauritanie, précisément dans la région du Brakna.

Vendredi 25 novembre 2016 - 10:08

Rien ne peut mieux contribuer au développement d’un pays que l’existence  d’une société civile forte et bien structurée. La société civile joue le rôle de vigile et garant des droits du citoyen ordinaire qui n’a pas de voix. Elle est le lien entre l’état et la population et s’assure que ce dernier bénéficie pleinement des services publics. La Mauritanie a longuement souffert de l’absence  d’une société civile qualifiée, structurée  et capable de relever les défis. La majorité des organisations non gouvernementales ou associations n’avait pas de siège ou n’était tout simplement pas bien encadrée. L’absence de reconnaissance juridique pour certains et d’un domaine d’action défini pour d’autres fait que ces structures peinent à trouver leur place dans le pays. Pour les coopératives ou les groupements de femmes, il était plutôt  question de manque de financement pour pouvoir entreprendre des activités génératrices de revenu. « On avait une coopérative mais c’était juste pour la forme car on n’avait pas de moyen pour commencer  une activité. On n’avait aucune occupation  à part aller au champ pour cultiver et  en tant que femmes c’était pénible  pour nous et certaines tombaient souvent malade. On voulait vraiment travailler et gagner quelque chose mais l’absence de moyens ne rendait pas les choses facile pour nous » raconte Leige mint Marda, présidente du coopérative El Veth au village de Dar el Avia, commune de Boghé.

C’est dans ce contexte que l’union européenne a mis  en place le projet de renforcement  des capacités et la restructuration de la société civile en Mauritanie (Fed/Pescc). Ce projet est d’une durée de 20 mois, et il a six pôles d’interventions à travers le pays : Nouakchott, Nouadibou, Atar, Boghé, Kaédi et Aioun. World Vision Mauritanie en partenariat avec l’ONG Tenmya intervient dans le pôle de Boghé qui est  au centre d’un rayon d’action de 100 Km avec 13 communes bénéficiaires de cette intervention. L’objective du projet est le renforcement et le réseautage de la société civile et les amener à avoir une voix et devenir un acteur majeur de changement dans cette zone. Le projet a assuré la formation et l’encadrement de 50 organisations et coopératives dans la zone de Boghé. Suite à la formation, Il était question de leurs apporter un soutien technique et financier pour leur faciliter le démarrage de leurs activités. Cependant, pour bénéficier du financement, les organisations ou coopératives sélectionnées devaient suivre certains critères. Il était question d’avoir un siège et des activités, être reconnu par l’état, avoir un compte bancaire et un registre  sur les activités de la structure. La structure doit aussi avoir participé dans les sessions de renforcement de capacités et avoir un projet d’action techniquement réalisable et économiquement durable au profit de la communauté.  

Depuis la mise en œuvre, 22 organisations et coopératives ont bénéficiées de financement de ce projet, avec un montant maximal de deux millions UM chacune. Ces 22 structures ont été sélectionnées selon les critères déjà mentionnés et la pertinence de leurs projets d’activité. « Grâce à ce projet on a reçu un financement de deux million UM grâce auxquelles on a construit une boutique où on vend des denrées alimentaires et des vêtements. En plus, on a acheté des chèvres pour assurer la vente de viandes dans le village. On est devenu indépendante et épanouie grâce à ce projet qui a positivement changé nos vies. C’était certainement bénéfique pas seulement pour nous  mais aussi pour toutes la localité. Nous sommes très reconnaissant et on remercie World Vision pour cette intervention » continue Leiga, avec un air de confiance. Toujours dans le cadre du même projet dans cette zone, une maison de la société civile (MSC) a été mise en place pour répondre aux diverses sollicitations de la société civile. Le facilitateur du projet qui est en charge de l’animation de cette maison, a le rôle de leur apporter un appui technique et logistique et de leur faciliter l’organisation de leurs réunions. « C’est l’avenir du pays qui se prépare ici grâce à ce projet » dit Samba Fall, le gestionnaire de la maison de la société civile à Boghé.

Le projet a concentré ses efforts de renforcement de capacités sur trois composantes : la santé, l’agriculture et les activités génératrices de revenu (AGR). « L’activité de jardinage était notre unique occupation pour subvenir à nos besoins nutritionnels. En dehors de cela on n’avait pas une autre activité génératrice de revenu » dit Fatimetou mint El Moustafa, présidente de la coopérative agropastorale Chebab el Avia du village de Dar el Avia, commune de Boghé. « Grâce à ce projet, on a reçu un financement de 1800000 UM pour entreprendre une activité d’embouche bovine. On a acheté 25 bovines avec leurs besoins en nourriture comme le blé, rappasse et autre aliment de bétail. Après 2 ou 3 mois d’élevage on vend les bovines et on recommence le processus à nouveau avec les bénéfices. Cette activité a impacté les vies de tous les membres de notre coopérative et celles de leurs enfants».

Pour permettre une meilleure capitalisation des acquis, et vu que le projet arrivera bientôt à son terme, il a été prolongé de deux mois. Cette prolongation sera mise à profit pour bien terminer les mises en œuvre des actions des différents OCB bénéficiaires des subventions et mieux asseoir la durabilité du réseautage de la société civile au niveau régional avec l’implication des collectivités locales.

 

 

 

Article écrit par Ibrahima Diallo.