Ensemble pour un Tchad sans mariage d'enfants
68% des filles sont mariées à 18 ans et 25% à 15 ans. Si rien n'est fait, ce chiffre risque de doubler d'ici 2050
Le Tchad est le deuxième pays au monde ayant le taux le plus élevé de mariages précoces. Selon un rapport du FNUAP, une fille sur dix a eu son premier enfant avant l'âge de 18 ans au Tchad. Ce phénomène est sérieusement encouragé par la pauvreté et les coutumes rétrogrades. Le mariage des enfants est une tragédie pour les jeunes qu'il touche, souvent les filles les plus vulnérables, les plus pauvres et les plus marginalisées.
Il est également un fléau pour les communautés et les sociétés dans leur ensemble, enfermant les enfants mariés et leurs familles dans un cycle de pauvreté qui peut persister d'une génération à l'autre. Malgré quelques mesures prises récemment pour punir les complices de cette pratique, le phénomène est en marche et les filles souffrent horriblement de ces multiples conséquences. Face à tout cela, il est urgent que les discours cèdent la place aux choses concrètes. L'État doit punir cette pratique avec la plus grande énergie en appliquant les dispositions légales de protection de l'enfance. De même, il est nécessaire d'avoir une conscience nationale des méfaits de cette pratique passée.
Vision mondiale s'efforce d'agir sur tous les fronts pour lutter contre le mariage précoce.
Nous croyons qu' un tchad sans mariage d'enfants est possible
Voici quelques-unes des formes de violence contre les enfants sur lesquelles nous travaillons:
Pauvreté
La pauvreté au Tchad touche environ 55% de la population, et principalement celle vivant en milieu rural, ce qui affecte directement les enfants vivant dans ces milieux. Elle a de graves répercussions sur leurs droits fondamentaux, notamment l'accès à une alimentation saine, à des ressources financières suffisantes et aux services de santé et education.
Manque de possibilités d'expression pour les enfants
Les données disponibles des recherches existantes indiquent qu'au Tchad, les enfants ne sont pas en mesure d'exprimer leur opinion dans le milieu familial.
Mariage d'enfants
Le mariage des jeunes filles est encore une pratique courante au Tchad. Selon un dicton tchadien coutumier, " la fille ne doit pas avoir ses troisièmes règles chez ses parents - une façon de dire qu'elle doit être mariée dès qu'elle atteint l'âge de la puberté.
Le travail des enfants
La prévalence du travail des enfants est élevée au Tchad, sous toutes sortes de formes : les parents se voient confier une lourde charge de travail, les enfants sont envoyés dans les rues et les marchés, dans les fermes, travaillent comme aides ménagers et dans les bars contre de faibles salaires, les familles forcent les enfants à travailler pour le revenu familial, y compris les enfants qui sont laissés à la maison pour s'occuper de leurs frères et sœurs au lieu d'être envoyés à l'école.
Mutilation génitale féminine
Malgré la loi n° 006 / PR / 2002 du 15 avril 2002 portant promotion de la santé de la reproduction qui prévoit, en son article 9 alinéa 2, l'interdiction de toutes les formes de violence telles que les mutilations génitales féminines en plus des sanctions prévues à l'article 18 du même texte et à l'article 253 du Code pénal106 , outre diverses campagnes nationales pour la période 2009-2015, les MGF restent une pratique très courante au Tchad avec un taux de prévalence nationale estimé à 44% selon l'enquête MICS 2010.
Les enfants touchés par les catastrophes et les urgences humanitaires
Le Tchad est sujet à des catastrophes naturelles allant de la sécheresse dans divers endroits et des poches de troubles civils constants parmi les groupes ethniques locaux aux conflits intertribaux, entraînant la destruction de familles, de maisons, de moyens de subsistance et de communautés déplacées. Le Tchad accueille également près de 408 607 réfugiés de la République centrafricaine (RCA), du Nigeria et du Soudan, ainsi que 96 000 rapatriés de la RCA, ce qui a mis à rude épreuve les ressources locales.
