Les enfants ont le droit de s’exprimer et d’être participatifs Dans la vie
En Mauritanie, les enfants sont souvent victimes d’exclusion du processus de prise de décision qui concerne leurs vies. Le manque d’espace d’échanges pour les jeunes, de clubs d’enfants et d’encadrement fait qu’ils ne sont pas participatifs dans la vie et n’arrivent pas à exprimer leurs idées. En plus, la plupart des enfants ne sont pas conscient de leurs droits ce qui contribue à leurs vulnérabilité et se retrouvent sans protection face aux dangers. « On n’avait pas de clubs à Bababé avant l’arrivée du projet ni d’espaces de recréation dédié aux enfants. Mes copines et moi n’avions pas autre choix que de se regroupées chez une amie ou à l’école pour parler des sujets qui nous intéressaient. Le fait est qu’il n’y avait pas de tribune pour se faire entendre. D’ailleurs, notre culture fait que nous ne sommes pas éduquées pour exprimer nos idées ni de communiquer sur nos aspiration aux autres» raconte Khadjetou Hott, une jeune fille de 16 ans de Bababe.
Pour assurer le bien-être des enfants dans ce sens, World Vision Mauritanie a initié en 2015 le projet de protection et de participation des enfants, soutenu par World Vision Germany. Le projet intervient dans les zones de Kaédi, Bababé et Aghorat en étroite collaboration avec le ministère de l’action sociale, de l’enfance et de la famille. L’objectif du projet est d’encadrer les enfants et les jeunes pour être plus participatif dans la vie et d’avoir la capacité d’exprimer leurs pensées et aspirations au sein de leurs communautés. Pour cela, des clubs d’enfants ont été mis en place dans les zones d’intervention où ils sont encadrés et formés sur les techniques de communication pour faire usage de leurs voix. La gestion de ses clubs est assurée par des animateurs dont le rôle est l’encadrement et le suivi de ses jeunes. Les enfants abordent différents thèmes durant leurs séances de discussion comme l’hygiène, le mariage précoce, les enfants sans actes de naissance et autres sujets liés à leur bien-être.
A travers ces clubs, les enfants sont conscientisés sur leurs droits et leurs devoirs. Le projet vise à leurs donner l’habitude et le courage de faire entendre leurs voix ce qui mènera à l’auto protection. Les enfants ont le droit d’être protéger mais surtout de les amener à agir pour être protéger. « Grâce au projet de protection et participation des enfants, on a un club d’enfant où on organise des séances de discussion et d’échange d’idées. On est formé sur la manière de s’exprimer et de communiquer nos idées face à la communauté et aux autorités locales. On aborde différent thème qui touche notre bien-être comme l’hygiène, le mariage des enfants, le problème des enfants sans papiers ou issue de familles vulnérables et qui ne peuvent pas aller à l’école. Parfois on part même dans les quartiers pour sensibiliser d’autres enfants et leurs familles sur ces sujets sensibles et les gens sont plus réceptifs qu’avant face à nos messages. A Présent, on se sent vraiment valorisés et que nos idées sont entendues. Je me sens mieux quand je suis avec les autres enfants dans le club et c’est comme un refuge pour nous» continue Khadjetou, actuellement membre du club d’enfant Bababé 2 dans la commune de Bababé
Désormais, ces jeunes ont les capacités nécessaires pour faire du plaidoyer auprès des autorités locales afin de trouver des solutions à leurs problèmes. Ils sont également capables d’entreprendre des initiatives individuelles ou collectives au sein de leur communauté. « Avant on s’intéressait pas à certains discussions liés à notre bien-être comme le mariage d’enfants ou autres. Je présume aussi que le manque de confiance en nous même et d’encadrement nous empêchaient d’exprimer nos idées pleinement. L’avenu du projet a changé tout cela. A présent, on peut voir le maire, les différentes organisations de droit de l’homme et les autorités locales pour soumettre nos requêtes afin de trouver des solutions. On organise des journées de sensibilisations sur différents thèmes en présence de la communauté et le maire et on fait aussi du porte à porte pour parler avec d’autres enfants et les parents. Ce projet nous a beaucoup appris et on est plus courageux qu’avant pour exprimer nos idées. On se sent écouté au sein de la communauté qui nous aide à trouver des solutions à nos problèmes. Nos remerciements les plus sincères à World Vision qui nous a soutenus à travers ce projet » dit Amadou Thiam, 19 ans, président du club d’enfant Bababé 2.
World Vision Mauritanie apporte son soutien technique et financier aux clubs pour le déroulement de leurs activités. Vu qu’ils étaient sensibilisés sur l’action civique et la citoyenneté, les jeunes organisent régulièrement des journées de nettoyages des quartiers dans leurs localités. En dehors des clubs, le projet les aide aussi à mettre en place des conseils municipaux comme c’est le cas du conseil de Kaédi et Bababé.
Ecrit par Ibrahima Diallo