World Vision Mauritanie contribue à la protection des enfants et les familles les plus vulnérables
Comme c’est le cas de Salimata Thiam une jeune mère de 23 ans, beaucoup de jeunes dans la commune de Boghé n’ont pas eu la chance de continuer leurs études faute de moyens. En plus, cette mère de deux enfants n’a pas pu avoir une activité pour subvenir à ses besoins et celles de sa famille. « Je viens d’une famille très modeste. A cause de notre situation, je ne pouvais pas continuer mes études pour manque de moyens. J’ai quitté l’école très tôt et j’avais aucune activité et aucun métier non plus. J’ai toujours voulu continuer mes études mais la chance ne s’est jamais présenter ». A l’image de Salimata, beaucoup d’autres enfants et adolescents vivaient la même situation et ne pouvaient pas poursuivre leurs études pour différentes raisons. Certains sont issues de familles très vulnérables et devaient travailler pour subvenir à leurs besoins, d’autres n’avaient pas d’actes de naissance donc ne pouvaient pas accéder à l’éducation.
En 2014, World Vision Mauritanie en partenariat avec l’UNICEF et World Vision Allemagne, a initié le projet de Protection dont l’objectif principal est de protéger les enfants contre les violences, l’exploitation et la discrimination, les abus et négligences (VEDAN). Les enfants avec des besoins de protection spécifiques ou qui travaillent bénéficient aussi de soutien du projet pour les ramener sur le chemin de l’école. Les ménages les plus vulnérables sont soutenus à travers des activités génératrices de revenue qui leurs assurent une certaine sécurité économique. Chaque ménage reçoit 50.000 UM pour mettre en place une activité qui va contribuer à la stabilité économique de la famille. Salimata a pu bénéficier de ce projet à travers une formation en coiffure et elle a été en mesure de monter une activité qui l’aidait à gagner sa vie. « Grâce à ce projet, j’ai reçu une formation en coiffure et j’ai pu ensuite ouvrir un salon de coiffure qui m’aide à subvenir à mes besoins. Maintenant, J’arrive même à former d’autres adolescents qui ont été obligés de laisser l’école et ne savent plus quoi faire » dit Salimata avec fierté. «C’est quelque chose que le projet de protection a fait pour moi et je voulais faire pareil pour d’autres. Sans ce projet, beaucoup d’enfants seraient des délinquants dans la rue sans activités, sans défense ni protection. Je remercie beaucoup World Vision Mauritanie pour cette intervention ».
Le projet intervient dans 6 communes du Brakna et 5 dans la région de l’Assaba et s’opère en collaboration avec le ministère des affaires sociales, de l’enfance et de la famille. Depuis sa mise en œuvre, 1412 enfants ont bénéficiés du projet y compris 25 familles qui ont bénéficiés de financements pour mettre en place des activités génératrices de revenus, 13 au Brakna et 12 à l’Assaba. Ces familles sont identifiées par les facilitateurs au niveau communautaire dans les deux zones d’interventions. En partenariat avec l’Association d’insertion des enfants et jeunes travailleurs de la Mauritanie, le projet assure la formation des enfants dans les domaines de coiffure, couture et l’informatique.
Les familles bénéficiaires du projet vivent dans des situations de précarité absolue ce qui est souvent le motive derrière le travail des enfants. « Mon petit-fils est malade, atteint de crise d’épilepsie. Pour ses soins, je l’amenais à l’hôpital et même vers les médecins traditionnels mais à un certain moment je n’avais plus de moyens pour payer ses médicaments. A cause de la rupture, il rechutait dans les crises et il lui arrivait de disparaitre pendant des jours sans manger ni boire. La dernière fois, il avait disparu pendant 4 jours et on l’a amené à l’hôpital car il a failli mourir de faim ». dit Ousmane Sy, grand père de l’enfant Abou, bénéficiaire du projet au village de Thiénel dans la commune de Boghé. Avec le financement reçu du projet, le grand père d’Abou a pu gagner un peu d’argent pour subvenir aux besoins médicaux de son petit-fils. « Avec ce projet, j’ai reçu 50 milles UM pour une activité d’embouche bovine. J’ai acheté 3 moutons que je vais vendre pour subvenir aux besoins de la famille et pouvoir acheté des médicaments pour continuer le traitement de mon petit-fils. Je suis très vieux pour travailler comme vous pouvez le constater et je ne saurais quoi faire sans cet appui» raconte le grand père.
La plupart des enfants et jeunes formés en partenariat avec l’Association d’Insertion ont eu la chance d’être insérer dans la vie active. Grâce à ce projet, beaucoup d’enfants ont évités de justesse la vie de la rie et de la délinquance. D’ailleurs, le projet fait du plaidoyer en faveur des enfants et leurs familles sans papiers auprès des autorités compétentes pour qu’ils puissent être recensés. Tout cela dans le seul but de donner aux enfants la chance de retourner à l’école. Des tables communales de protection ont été mises en place par World Vision et ses partenaires dans les zones d’interventions pour veiller sur le bien-être des enfants.
Ecrit par Ibrahima Diallo.