Un espace convivial qui renoue avec la normalité
Près de 300 enfants déplacés et enfants de la communauté d'accueil bénéficient d'activités de santé mentale et de soutien psychosocial dans un espace sécurisé et convivial à Kaya, dans le Centre-Nord du Burkina Faso.
World Vision a créé des espaces-amis des enfants dans une localité en crise.
Trois fois dans la semaine, des enfants âgés de 3 à 17 ans viennent dans ce "pays des merveilles" pour rire, dessiner, peindre, chanter, danser, jouer et renouer avec un sentiment d'enfance et d'innocence. L'unique objectif des adultes présents est de contribuer à rendre ce moment magique et mémorable pour les enfants et les jeunes.
Salamata, 16 ans, a quitté son village natal il y a environ 3 ans pour rejoindre Kaya à cause des attaques des groupes armés. Pour la jeune fille, cet espace est un havre de paix et de gaité qui lui permet de développer un sentiment de sécurité et de construire son estime de soi:
« Je viens régulièrement ici et j'adore danser au rythme du tam-tam. Pendant ces instants, j'oublie tout ce que nous avons pu vivre comme moments difficiles dans le passé. Même les problèmes actuels, je les oublie quand je me retrouve avec les autres enfants ».
Comme Salamata, de nombreux enfants ont été témoins de scènes terribles qui affectent leur santé physique et mentale et leur bien-être général.
Selon Toussaint Michel Korogo, coordonnateur protection travaillant pour World Vision : « les activités que nous menons avec les enfants nous aident à identifier ceux qui souffrent de traumatismes psychologiques. Une fois qu'ils sont détectés, nous leur fournissons les soins psychosociaux appropriés. Au besoin, certains enfants sont référés vers d'autres services pour une meilleure prise en charge. Notre travail ici est un véritable engagement pour protéger les enfants dont la plupart ont subi des traumatismes dus à l'insécurité qui sévit dans les villages et qui les a contraints à fuir avec leurs familles ».
Au-delà des activités ludiques, cet espace est aussi le lieu de promotion des droits des enfants et de sensibilisation sur les problématiques liées à la protection des enfants et sur des thèmes plus généraux.
« Avec les animateurs, nous apprenons le respect des parents et des adultes, et nous recevons beaucoup de conseils. Ils partagent également avec nous des informations sur nos droits et nos devoirs », dit Salamata. Par ailleurs, elle félicite les animateurs et facilitatrices communautaires pour leur engagement.
Toujours selon Toussaint qui supervise les activités dans l'espace convivial :
« ces activités menées dans le cadre du projet Tileegré sont très importantes car elles offrent un environnement sécurisé aux enfants, les aident à guérir des traumatismes qu'ils ont subis et renforcent leur résilience. En étant ici, sous notre surveillance, les enfants ne sont pas exploités. En outre, c'est un bon endroit pour qu'ils retrouvent un sentiment de normalité, où ils apprennent plus de choses, se connectent avec d'autres enfants, font l'expérience de la cohésion sociale et de l'amour pendant que les parents s’adonnent à d’autres activités ».