RD Congo : Immaculée, Kabila et Jospin - De jeunes déplacés poursuivent leurs rêves à Goma malgré l'adversité

Par Rodrigue Harakandi, Communications Officer
Dans une région marquée par les conflits et les déplacements forcés, des histoires de résilience et d’espoir émergent, portées par des jeunes déterminés à construire un avenir meilleur. Immaculée, Kabila et Jospin, trois adolescents originaires de l’est de la République Démocratique du Congo, partagent un parcours similaire : celui d’avoir fui la guerre, perdu leurs repères familiaux, mais trouvé une lueur d’espoir grâce à un programme de formation en mécanique soutenu par World Vision et Cœur Sans Frontières.
Immaculée: Une jeune femme déterminée à briser les barrières
Immaculée, 18 ans, incarne la force et la détermination. Après avoir été contrainte de quitter son camp de déplacés suite à l’arrivée du groupe armé M23 à Goma, elle a dû faire face à l’incertitude.
« Nous avons démoli nos abris, mais après, on ne savait pas où aller », raconte-t-elle.
Malgré cette situation précaire, Immaculée a pris une décision courageuse : rester à Goma pour poursuivre son rêve de devenir mécanicienne.
« Au village, je n’ai pas cette opportunité d’apprendre la mécanique », explique-t-elle. Avec le soutien de sa tante qui l’héberge, Immaculée a intégré un garage de la SOTRAKI en tant que stagiaire, un pas de plus vers son indépendance. Son histoire est un témoignage poignant de la résilience des jeunes femmes qui refusent de laisser les circonstances définir leur avenir.
Kabila: Un jeune homme en quête de sa famille et de lui-même
À 17 ans, Kabila porte un fardeau lourd: celui d’avoir perdu sa famille dans le chaos de la guerre.
« Je n’ai pas de famille ici et je ne sais pas où sont allés mes parents », confie-t-il, la voix empreinte d’émotion.
Après avoir fui son village et erré jusqu’au camp de Rusayo, Kabila a dû une nouvelle fois quitter son refuge lorsque les combats ont atteint Goma.
Sans abri, il a trouvé refuge dans une église du quartier de Ndosho, où un pasteur lui a offert un toit. Malgré cette vie instable, Kabila reste déterminé à poursuivre sa formation en mécanique, initiée par World Vision et Cœur Sans Frontières. « C’est mon seul espoir pour être appelé quelqu’un dans le futur », déclare-t-il avec conviction.
Jospin : Un avenir à construire, malgré tout
Jospin, 18 ans, a également été contraint de fuir la guerre avec ses deux petits frères et n’a aucune nouvelle du reste de sa famille depuis deux ans. Après avoir quitté le camp de déplacés, lui et ses deux petits frères Guelord (14 ans) et Shadrack (10 ans) ont trouvé refuge chez une tante à Goma. Pour Jospin, retourner en arrière n’est pas une option.
« Je tiens beaucoup à mon avenir de mécanicien », affirme-t-il.
Il voit dans cette formation une opportunité unique de se construire une vie stable et de subvenir aux besoins de sa famille.
Comme Immaculée et Kabila, Jospin exprime sa gratitude envers World Vision pour le soutien continu qu’il reçoit, même après la fin du programme.
« Je remercie Dieu pour la vie et je remercie World Vision pour cette grande attention », dit-il, reconnaissant de l’opportunité qui lui est offerte.
Un message d’espoir et de résilience
Les histoires d’Immaculée, Kabila et Jospin sont un témoignage puissant de la résilience et de la détermination des jeunes déplacés de l’est de la RDC. Malgré les épreuves, ces trois adolescents ont choisi de se battre pour leurs rêves, refusant de laisser la guerre et les déplacements définir leur destin.
Leur parcours met également en lumière l’importance cruciale des programmes de soutien et de formation pour les jeunes vulnérables. Grâce à l’appui de World Vision et son partenaire Cœur Sans Frontières, 90 jeunes ont trouvé une lueur d’espoir et une opportunité de se construire un avenir meilleur. Leur détermination est un rappel que, même dans les circonstances les plus difficiles, l’espoir et la persévérance peuvent ouvrir la voie à un avenir meilleur.