RD Congo : La culture des haricots garantit la sécurité alimentaire des communautés et des enfants de Fungurume
Par Tatiana Ballay – Communications Officer
Dans cette région minière du Lualaba, plusieurs associations locales des cultivateurs contribuent à la valorisation de l’agriculture. 16 groupes bénéficient d'un accompagnement de World Vision, en partenariat avec l'Association des Jeunes pour le Développement Social et Durable (AJDSD) avec le soutien technique des inspecteurs agronomes de la commune de Fungurume. Cet appui a permis une amélioration significative de la production, en particulier pour le haricot, un aliment de base pour de nombreuses familles.
Depuis 2023, des formations axées sur les techniques agricoles ont permis à ces associations de mieux exploiter leurs ressources. Ces formations, connues sous le nom de Farmer Field Schools (FFS), ont introduit de nouvelles méthodes de semis, de gestion des sols et d’utilisation d’intrants, qui ont occasionné une amélioration notable des rendements agricoles.
Une production en pleine expansion
Avant l'intervention de World Vision et de ses partenaires, les agriculteurs locaux récoltaient en moyenne 500 kg de haricots par hectare. Grâce aux formations en Farmer Field Schools (FFS), ces rendements ont atteint 1 300 kg par hectare, bénéficiant directement à 48 ménages. Entre 2023 et 2024, 16 associations locales ont exploité 20 hectares de terres, produisant environ 26 tonnes de haricots. Cette augmentation des rendements améliore non seulement la sécurité alimentaire des familles, mais profite aussi à 132 enfants vulnérables pris en charge par les associations.
Dans les champs de l’association Umoja à Shonongo, Jeros Kibwe, président de l'AJDSD et ingénieur agronome, explique que la récolte sera énorme. Il observe que la moyenne des gousses par tige est de 26, avec environ six graines par gousse, ce qui indique des rendements élevés.
Un marché local compétitif
Le haricot local à Fungurume se vend à 8 000 francs congolais (FC) pour un seau de 2,5 kg, contre 10 000 FC pour les haricots importés, offrant un avantage économique pour les familles à faibles revenus et stimulant l'économie locale. Selon Ngoy, agronome pour la commune de Fungurume, l'accompagnement de World Vision a été déterminant dans l'amélioration des rendements.
Des témoignages positifs
Les membres des associations locales témoignent des changements notables que la culture des haricots a apportés à leurs vies. Anaclet, membre de l’association CODI, partage son ressenti avec modération :
"Cette saison, nous avons obtenu une récolte plus importante que d'habitude. Cela nous permet non seulement de vendre une partie, mais aussi d'assurer une meilleure répartition au sein des familles."
Chantal, présidente de l’association Neema, observe des améliorations graduelles : "Depuis que nous bénéficions du soutien de World Vision, nous avons vu une évolution dans nos récoltes. Ce n’est pas un changement soudain, mais petit à petit, cela contribue à améliorer la situation alimentaire dans nos familles."
De son côté, Kazadi, présidente de l’association UMOJA, évoque un impact quantifiable : "Avant de recevoir la formation, nous récoltions environ 200 seaux de haricots.
Cette année, nous avons atteint 560 seaux. Si nous continuons à appliquer ce que nous avons appris, nous pourrions encore doubler cette quantité l'année prochaine."
Des défis environnementaux subtils mais présents
Malgré les défis environnementaux liés à l’exploitation minière, les associations locales continuent de progresser grâce aux formations régulières et au suivi des experts locaux. Ces efforts s'inscrivent dans une démarche durable visant à renforcer la résilience des communautés rurales et à améliorer la sécurité alimentaire dans la région.
Une contribution aux objectifs de la campagne ASSEZ
La campagne ASSEZ de World Vision soutient une agriculture durable pour renforcer la résilience des communautés rurales face aux crises alimentaires. À Fungurume, l’accompagnement des associations agricoles a permis d’augmenter les rendements et de rendre la production locale plus accessible. Un soutien continu est nécessaire pour pérenniser ces acquis.