RD Congo: L'accès aux articles ménagers essentiels apporte un soulagement aux femmes déplacées
Par Rodrigue Harakandi, Communications Officer
« Je vivais à Kichanga, à environ 150 km au nord-ouest de Goma, où je vendais des beignets pour subvenir aux besoins de mes enfants. Soudain, vers 10 heures du matin, la guerre a éclaté et tout le monde a fui. J'ai pris mes 8 enfants avec moi et nous nous sommes dirigés vers la foule. Nous avons marché pendant 4 jours pour atteindre Goma. Mes plus jeunes enfants étaient portés par leurs frères et sœurs plus âgés. Lorsque nous sommes arrivés, nous avions tous les jambes enflées, nous avions soif et très faim », raconte Alphonsine Kahindo, une femme déplacée vivant dans le camp des déplacés de Rusayo, au Nord de la ville de Goma, en République démocratique du Congo.
Ces dernières années, l’Est de la République démocratique du Congo a été affecté par les conflits armés qui ont causé la mort de milliers de personnes et forcé des milliers d'autres à fuir leur foyer. Plus de 800 000 personnes ont été déplacées vers le Nord de la ville de Goma à cause de ces conflits.
Engagée auprès des personnes vulnérables dans le besoin de soulagement, World Vision a lancé sa réponse avec le soutien financier du Fonds Humanitaire de la RD Congo. Cette réponse est essentiellement constituée d'articles ménagers essentiels. Le projet a remis à 3560 ménages de recevoir des kits composés des couvertures, des bassines, des jerrycans vides, des savons, d'ustensiles de cuisine, des kits d'hygiène, des moustiquaires et des bâches. Ces outils permettent aux ménages participant au programme de répondre à leurs besoins essentiels en termes d'hygiène, de santé et de sécurité alimentaire.
« L'aide de World Vision a été vitale pour moi car, avant de recevoir le kit, j'avais des problèmes de stockage d'eau dans mon ménage et j'étais toujours obligée d'emprunter la casserole du voisin pour préparer à manger pour mes enfants. De plus, j'avais honte d'aller à l'église le dimanche parce que je me sentais mal habillée et moins propre. Mais quand j'ai ouvert le kit, j'ai trouvé des vêtements avec lesquels je peux fréquenter des lieux publics avec dignité », ajoute Alphonsine.
« Ce que j'ai le plus aimé dans le kit, c'est le savon avec lequel je me lave et je suis vraiment propre. Depuis que ma mère a reçu le kit, je peux dormir confortablement », dit Eliya, 8 ans, le fils d'Alphonsine.
« Les personnes déplacées qui ne reçoivent pas d'aide sous la forme de kits ménagers essentiels peuvent être confrontées à de nombreuses difficultés de survie. Cela peut entraîner une détérioration de leur santé et de leur qualité de vie, tout en augmentant leur vulnérabilité à d'autres risques et menaces » a souligné Ignace Kavanga, Chef de projet de la Réponse de World Vision.
Le camp de Rusayo abrite des centaines de milliers de personnes. Cette aide renforce la dignité et l'estime de soi des femmes. Les femmes déplacées ont souvent un accès limité aux produits de première nécessité, y compris les produits d'hygiène personnelle. En leur fournissant des kits d'hygiène, nous les aidons à retrouver leur dignité et leur estime de soi, ce qui leur permet de maintenir leur propreté personnelle et de se sentir mieux dans leur peau. Les kits d'hygiène comprennent généralement des articles tels que du savon, des serviettes hygiéniques, des brosses à dents et des récipients d'eau propre, qui peuvent contribuer de manière significative à la prévention des infections et au maintien du bien-être général. Les besoins étant encore énormes, World Vision appelle les donateurs, les partenaires et toutes les personnes de bonne volonté à agir pour aider à améliorer les conditions de vie de ces communautés qui souffrent dans l'est de la République démocratique du Congo.