RD Congo : Le parcours de Jeannette - de la tragédie à l'espoir

Jeannette au camps des déplacés de Buhimba
Mardi 9 juillet 2024 - 11:25

Par Rodrigue Harakandi, Communications Officer

Dans l'est de la République démocratique du Congo à Goma,  vit Jeannette, une femme marquée par la tragédie mais qui a fait preuve de résilience pour surmonter les défis de la vie. Âgée de 33 ans, elle se souvient souvent de sa paisible vie à Kirotche, où son petit commerce des vêtements et le soutien de son mari lui offraient un avenir prometteur.

"Puis la guerre est arrivée", dit-elle, les yeux remplis de souvenirs douloureux. "Nous avons fui pour sauver nos vies. Mon mari a pris certains de nos enfants, j'en ai pris un autre, et nous avons marché pendant des jours jusqu'à Goma.”

Le voyage à la recherhe d’un refuge a été douloureux, marqué par la faim et l'incertitude. "Nous avons tout perdu en chemin, sauf notre volonté de survivre", confie-t-elle.

A Goma, Jeannette s’est vue confrontée à la faim; Elle a décidé de rentrer chez elle et trouver quoi manger et nourrir ses enfants. "Un jour, alors que je rentrais dans notre maison de Kirotche pour chercher de la nourriture, j'ai été confrontée à l'horreur", raconte-t-elle, les yeux pleins des larmes. Des hommes armés l'ont attaquée et violée, la laissant physiquement et émotionnellement brisée. "Ils m'ont montré le cadavre de mon mari, qui m'avait précédée quelques semaines plus tôt et dont je n'avais plus de nouvelles depuis des jours, abandonné et dévoré par les rats. Ce fut le moment le plus sombre de ma vie”.                                                                  

Jeannette, accompagnée de ses enfants, lutte chaque jour pour survivre à Goma. "Nous travaillons dur : je lave des vêtements en échange de nourriture et mes enfants m'aident autant qu'ils le peuvent.Mais la route est longue. "Nous avons perdu tant de choses. Mon mari n'a même pas eu droit à des funérailles dignes de ce nom”, regrette-t-elle.

De retour dans le site de déplacés de Buhimba à Goma, la lumière commence timidement à percer l'obscurité. "C'est là que j'ai rencontré un ange", dit-elle avec reconnaissance. Un psychologue bénévole de World Vision, sensible à la détresse de ses enfants, lui a offert une lueur d'espoir. "Il m'a écoutée, consolée et aidée à trouver la force de continuer malgré tout”

Les séances avec le psychologue ont été un baume pour son âme blessée. "Chaque conversation m'apportait un peu plus de paix intérieure", confie-t-elle, les yeux brillant d'optimisme.

Pourtant, les défis demeurent. "Mes enfants ont faim, ils n'ont plus de père pour les guider", soupire-t-elle, avec chagrin. Mais grâce à l'intervention de World Vision, Janette et ses enfants ont reçu un soutien essentiel. "J'ai reçu un kit WASH qui a changé notre vie, nous permettant de stocker de l'eau propre et d'avoir accès à des articles d'hygiène", explique-t-elle avec reconnaissance.

Les actions de World Vision ne se limitent pas au matériel. elles intègrent également un soutien psychosocial crucial. "Ces rencontres m'ont donné l'espoir d'une nouvelle vie, loin des horreurs du passé", dit-elle, un sourire timide éclairant son visage.

Jeannette prie pour l'avenir. "Je demande à Dieu de transformer notre destin, de nous donner une meilleure fin que notre tragique début", confie-t-elle avec foi.

Son histoire, marquée par la résilience et le soutien inestimable de World Vision, est un puissant rappel de la force de l'esprit humain face à l'adversité. "Je ne sais pas de quoi demain sera fait", dit-elle avec sincérité, "mais aujourd'hui, grâce à World Vision, je sais que nous ne sommes pas seuls dans cette lutte".

Avec le soutien d'Irish Aid et du bureau de soutien de World Vision en Irlande, World Vision a distribué des kits WASH à 2 400 ménages, soit environ 16873 personnes.

*Jeanette n'est pas le vrai nom