Les femmes de Diéma se sentent valorisées
Écrit par Isaac, P. Sogoba - Coordinateur de la Communication
Dado, âgée 55 ans et mère de six enfants, est la présidente de coopérative de l’unité de fabrique des savons traditionnels de l’association « Saniya » de Diéma qui contribue à renforcer la capacité des femmes à être autonomes à travers les activités génératrices de revenus. Cette coopérative forme les femmes à la fabrication des savons traditionnels.
Contribuer à la réduction des prix de savon au marché sont objectifs de la création de la coopérative « Saniya ».
L'association a démarré ces activités avec 25 femmes qui cotisaient 2 000 FCFA (US$ 0,54) à chaque réunion pour faire fonctionner l’unité de fabrication de savon. Au fur et à mesure que les activités avançaient avec la vente des savons, d’autres femmes se sont ajoutées à l’coopérative.
« Nous avions constaté que les prix de savon sont très élevés au marché car ce sont des savons importés dont le prix d’achat revenait cher aux femmes. Les femmes m’ont rapproché pour me demander de mettre en place une coopérative d’unité de fabrication de savon traditionnel qui permettra à toutes les femmes d’acheter du savon à moindre coût » , nous dit Dado.
« J’avais déjà eu une formation dans ce sens avec un projet Suisse qui m’a formé à la fabrication des savons traditionnels et m’a donné du matériel de travail. Nous avions créé la coopérative avec 25 femmes au départ mais aujourd’hui, nous sommes plus de 60 femmes très engagées dans la fabrication et la vente des savons produits par notre coopérative » , ajoute Dado.
Au sein de la coopérative, on y trouve les différentes couches de femmes : veuves, mariées, mères célibataires, jeunes filles. Elles sont toutes engagées pour un seul but : l’autonomisation des femmes. Grâce à la vente des savons, toutes ces femmes parviennent à subvenir à leur besoin.
« Nos produits sont très appréciés par nos clients. Nous donnons une quantité de savons à chaque femme pour qu’elle vende dans la semaine. Chaque dimanche avant de commencer a fabriquer de nouveau savon, chaque femme fait la situation financière de la vente de son savon à la trésorière qui enregistre dans le cahier les entrées et les sortis d’argent de savon et chaque femme signe devant son nom. Le prix de vente du savon est fixé à 200 FCFA (US$ 0,40) par la coopérative comparativement au marché qui le vend FCFA à 250 (US$ 0,45) ou 300 FCFA (US$ 0,54) », dit Dado.
A cause de la pandémie de COVID-19, l’unité de fabrique a pris un coup de frein, par manque d’activité car la clientèle n’arrivait pas à payer le savon. « La plupart de nos clients sont dépendants de l’argent reçu de la part des immigrés vivants en Europe. Donc la mévente était imminente et cela pouvait être très néfaste avec la maladie de la COVID-19 qui sévit dans le pays. »
World Vision à appuyé la coopérative financièrement pour permettre de réduire encore les prix de savons au marché, pour que beaucoup de familles puissent avoir du savon disponible; c’est aussi une bonne façon de pratiquer le lavage des mains au savon en cette période de COVID-19.
Cet appui contribuera à améliorer le bien-être des enfants dans chacune des familles des femmes de la coopérative.
Bintou, veuve et mère de quatre enfants nous témoigna : « Avant d’être dans la coopérative, je vendais des feuilles d’arbre aux éleveurs qui les achetaient pour les animaux. Avec ces petites recettes, je ne parvenais pas à nourrir mes enfants. Souvent, je quémandais les gens pour avoir de quoi à manger avec mes enfants. J’ai contacté la présidente de la coopérative de ma volonté d’adhérer, elle l’a accepté avec plaisir. Dès lors j’ai commencé à travailler dans l’unité de fabrication de savon. Ma vie a changé; par jour je vends plus 5 000 FCFA (US$ 9,12) de savon avec un bénéfice de 2 000 FCFA (US$ 3,64). »
Grâce à la vente de savon, Bintou achète des vivres pour ses enfants, paye les frais de scolarités des enfants et les soins médicaux.
L’appui du partenaire avec un montant de 350 000 FCFA (US$ 638,76) a permis de relancer les activités de la coopérative en vendant le savon moins cher; l’un des objectifs de l’appui était de faciliter l’accès des savons à tout le monde à un prix accessible.
« Grâce à cet appui, nous avions puis satisfaire nos clients en leurs vendant les savons moins chers qu’avant, et en plus de cela notre recette a augmenté », dit Bintou.
La coopérative dispose de 1 200 000 FCFA (US$ 2 190) dans sa caisse. « Nous comptons renouveler certains matériaux très vieux, construire le siège de la coopérative, former plus de femmes dans la fabrication de savon, chercher toujours des partenaires financiers pour appuyer la coopérative, et créer d’autres unités de fabrication de savon locaux dans les communautés qui sont réellement dans le besoin pour soutenir ces femmes », nous laissa entendre Dado. « Nous remercions nos donateurs et les encourageons de continuer à nous aider pour l’autonomisation des femmes. »