Collaborer pour améliorer l’accès à l'eau en Mauritanie
Les conditions de vie des populations de la banlieue de Nouakchott contrastent remarquablement avec celles des habitants des quartiers résidentiels. En effet, dans les Communes de Sebkha, Arafat, Riyad et d’El Mina, l’accès à l’eau potable reste encore problématique pour beaucoup de ménages vulnérables. Dans bon nombre des quartiers situés dans ces communes, le service d’eau potable est assuré par des charretiers qui transportent et vendent l’eau au volume (par bidon de 20L).
Ce manque d’eau potable affecte considérablement les revenus des ménages et impactent négativement le bien-être des enfants en dégradant leur état nutritionnel. La scolarité des filles est aussi perturbée, car ces dernières ont souvent la responsabilité d’aller vers les charretiers ou vers les bornes fontaines situées dans d’autres quartiers pour collecter de l’eau pour l’usage domestique.
Face à cette situation, World Vision n’est pas restée insensible. En effet, grâce à un projet dénommé « Eau pour tous » financé par la Fondation Coca-Cola, une première intervention a permis en 2015 de mettre en place de 60 points d’eau communaux pour rapprocher l’eau potable des populations pour réduire la pénibilité des corvées d’eau et les pénuries récurrentes.
En 2021, les programmes urbains de World Vision de Riyad et Dar El Beidha, en partenariat avec les Organisations Communautaires de Base de la zone et la Société Nationale de Distribution des Eaux (SNDE), ont réalisé des branchements domiciliaires au profit de 132 ménages vulnérables pour donner un accès amélioré à l’eau potable à plus de 1 350 personnes dont plusieurs enfants parrainés.
Jiddah fait partie de ces enfants parrainés. Il nous raconte ici son histoire.
‘’Je m’appelle Jiddah, j’ai 11 ans et je suis inscrite dans le programme de parrainage de Dar El Beida. Je vis avec ma grand-mère dans une cour où il y a deux baraques et une tente. J’ai un frère et deux sœurs. Ma grand-mère vend des légumes sur sa table devant notre maison. C’est notre seule source de revenu pour avoir de quoi se payer l’eau pour boire et préparer à manger. Pour avoir de l’eau, je partais pour payer l’eau très loin et la tirer d’une distance d’environ 1km. Mais à cause de cette pandémie de COVID-19, ma grand-mère ne s’en sortait plus dans son commerce. Assez souvent, ma mère m’envoyait demander de l’eau aux voisins, qui parfois nous donnaient de l’eau, parfois refusaient car comme nous, eux aussi puisaient de l’eau de très loin.
Mais grâce à l’appui de World Vision, notre vie a positivement changé. Nous avons de l’eau dans notre cour –ce qui me donne le temps de réviser correctement mes leçons à la maison et je dirais que cela a contribué à l’amélioration de mes notes à l’école. Pour avoir de quoi payer notre manger mais aussi de quoi payer la facture d’eau, ma grand-mère vend chaque jour quelque bidons d’eau aux voisins. Ma grand-mère a aussi intégré un groupe d’épargne organisé par World Vision. Ma communauté y compris ma famille a bénéficié aussi de kits de lavage des mains pour nous protéger et nous avons été bien sensibilisés sur l’importance de bien se laver les mains. Je suis contente que je peux reprendre le chemin de l’école avec joie, avoir de l’eau pour me laver, laver mes habits. L’eau c’est la vie, la vie est belle avec l’eau!"