« Je veux devenir enseignante lorsque je serai grande » - World Vision Mauritanie

 Aminetou, pupils at the catch-up session in Mauritania.
Mardi 27 août 2024 - 09:24

A Maghtafera, une soixantaine d'enfants ont appris à écrire, lire, compter et calculer en seulement six mois. Ils ont participé à des sessions de rattrapage mises en place par World Vision Mauritanie. Nous les avons rencontrés dans l'un des hangars aménagés pour l'occasion, presque au milieu du village. Les enfants se disent fiers d'eux. Ils ont ajouté qu'ils pouvaient désormais envisager un avenir radieux. Cela est possible grâce aux séances de rattrapage au cours desquelles quatre enseignants ont formé des filles et des garçons en français et en arabe.  

« Je veux devenir enseignante lorsque je serai grande », a déclaré Aminetou en me parlant de ces sessions de catch-up. Elle a appris l’alphabet comme les autres enfants, mais aussi à compter et à calculer, ce qui rend ses parents fiers d’elle.  « Ils ont dit que c’était excellent. Mon frère dit que je suis une bonne élève et m’encourage à continuer sur cette lancée », ajoute-t-Aminetou. 

Avec les sessions de catch-up, la Zone de programme d’Aghorat de World Vision Mauritanie a répondu à un réel besoin exprimé à Magtasfera. Ce village d’environ 2.800 habitants est situé dans le centre de la Mauritanie se situant à plus de 8H de Nouakchott, la capitale (en voiture). Et ici, les enfants n’ont pas les moyens de suivre le cursus scolaire de manière suivi en primaire car le cycle est incomplet. Les cours n’y sont dispensés que dans deux classes. 

Children of Maghtafera's catch-up session smiling.

A 8 ans, Oumar est si content d’avoir pu apprendre à écrire qu’il prend mon cahier, et commence directement à y écrire les lettre de l’alphabet dans l’ordre. L’assistance venue prendre part à cette réunion était émue et certains d'entre nous n'ont pas pu s'empêcher d'avoir le sourire aux lèvres. 

Oumar, 8 - Mauritania

« Je venais tous les jours. C’était facile d’apprendre mes leçons. J’ai dit à mes amis que j’apprenais l’alphabet et maintenant, c’est moi qui l’apprend aux autres », dit Oumar, tout fier de lui.

Les enseignants ont été désignés par les habitants du village. Ils expliquent que c’est avec plaisir qu’ils ont accepté de former les enfants qui étaient hors du cursus scolaire, afin de leur offrir une chance d’y accéder l’année suivante. 

Marieme, est l’une des enseignante en français, et elle est aussi la sage-femme du village. Elle estime que les enfants sont tous travailleurs, même si certains requirent plus d’attention que d’autres.

Marieme is one of the French teachers, and is also the village midwife.

Selon elle, les sessions de catch-up ont aussi eu un impact sur le comportements des enfants dans leurs vies de tous les jours : « Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un changement dans le comportement des enfants. Ils sont (plus) focalisés dans leur vie de tous les jours. Ils ne joue plus dans la rue ».

Lorsqu'il fait très chaud, il est difficile pour les enfants de se concentrer ou même d'assister à la leçon parce qu'ils ne sont pas dans une école qui les protège de la chaleur, du froid ou de la pluie, regrettent les enseignants.  

Dès l’année scolaire 2024-2025, certains de ces enfants intégreront le cursus scolaire. Les habitants de Magtasfera eux, espère qu’un jour le cursus scolaire de l’école primaire sera complet dans le village avec le nombres d’enseignants et de classe nécessaire pour l’instruction de leurs enfants. 

Mila Kimbuini Malonga, Regional Digital and Content Manager (World Vision West Africa)