World Vision Afrique de l’Ouest : 5 choses à savoir sur la lutte contre les violences basées sur le genre

Lundi 17 mars 2025 - 14:10
Près d'une femme sur trois a subi des violences physiques et/ou sexuelles au moins une fois dans sa vie, selon ONU Femmes.  La campagne annuelle internationale « 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles » démarre le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et prend fin le 10 décembre, qui marque la Journée des droits humains.  À l’occasion de cette campagne, la spécialiste régionale Gender Equality and Social Inclusion, Child Protection and Safeguarding de World Vision, Imeilda SIMO Happe nous a accordé un entretien pour aborder le sujet des Violences Basées sur le Genre.    

 

1.     Qu’est-ce que les Violences basées sur le Genre en quelques mots ? 

 

Les Violences Basées sur le Genre (VBG) constituent l'ensemble des actes nuisibles perpétrés envers une personne du fait de son appartenance à un genre précis. Il existe des normes de genre voulant que les hommes, les femmes ou les groupes sociaux particuliers fonctionnent d’une certaine manière ou assument des rôles correspondant plus ou moins aux attentes de la société. En cas de non-respect ou de comportement en inadéquation à ces attentes, il peut y avoir des appréciations ou des sanctions, selon l’interprétation ou la perception de ces actes. Une action négative recevra une manifestation de désapprobation qui peut être verbale ou non-verbale, visible ou invisible. Tout le monde est concerné. Tout le monde peut être bourreau ou survivant des Violences basées sur le Genre consciemment ou inconsciemment. Les VBG peuvent aussi bien se commettre entre personnes du même genre, c’est-à-dire de Homme à Homme et de Femme à Femme. 

 

2.     Quelles sont les VBG les plus récurrentes dans la Région de l'Afrique de l'Ouest ? 

Dans la région, nous trouvons généralement des formes de violences telles que le viol, les agressions sexuelles, les mariages forcés, les agressions physiques, le déni de ressources, de service et d'opportunité ainsi que les violences psychologiques ou émotionnelles.  En Afrique de l'Ouest, nous travaillons avec un outil de classification des violences basées sur le genre utilisé par beaucoup d'organisations internationales pour répertorier ces violences. Il est appelé Gender Based Violence Information Management System (GBVIMS).  Notons que les violences psychologiques font parties des violences basées sur le genre les moins visibles mais les plus désastreuses. Ces violences créent beaucoup de traumatismes chez les survivants tels que les atteintes et dégâts physiques et/ou psychiques, la dépression voire la mort. 

 

3.     Comment World Vision collabore avec d’autres acteurs pour lutter contre ces violences dans la sous-région au niveau régional et local ? 

Dans s on axe stratégique, World Vision Internationale ne travaillent pas jusqu’ici dans la gestion directe des cas de violences basées sur le genre. Notre organisation est plutôt en étroite collaboration avec des acteurs et partenaires ayant la gestionnaire des cas de VBG, comme domaine d'expertise reconnu. Nous intervenons davantage dans le référencement  des cas identifiés.  
Par ailleurs, dans sa mission de protection de l’enfance, World Vision Afrique de l’Ouest travaille dans la sensibilisation et le plaidoyer auprès des États, des communautés et des collectivités sur certaines thématiques, y compris celle des Violences Basées sur le Genre.  Au niveau régional, World Vision fait partie de groupes de travail avec des partenaires interviennent dans le domaine pour essayer de réfléchir sur des actions communes et de trouver des solutions.  De plus, une sensibilisation est menée au niveau des pays avec des jeunes, des programmes de Livelihood, de protection de l'enfance et des actions en cours de développement, sont établies pour contrer ces violences. Récemment, dans le cadre de la coalition d’organisation Joining Forces, à laquelle elle fait partie, World Vision a travaillé sur la problématique des mutilations génitales en Gambie.  En 2023, les programmes sur le Gender Equality and Social Inclusion de World Vision dans la sous-région Afrique de l’Ouest et Centrale a pu informer les communautés sur les notions d'égalité des genres et autres groupes faisant face aux facteurs d’intersectionnalité (personnes vivant avec un handicap, ou ayant d’autres spécificités, notamment liées à la religion, l’ethnie, à la différence en âge, etc...) ayant impliqué plus 390 000 membres de communautés dans des activités de communication pour le changement de comportement sur les questions d'égalité de genre. 

4. Quels sont les problèmes rencontrés dans la lutte contre les violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest ? 

 

L’un des problèmes que nous rencontrons le plus souvent est le caractère un peu tabou des VBG. Ceci fait que les gens ont tendance à ne pas dénoncer ces violences, mais nous sensibilisons sur ces réalités. Nous travaillons pour faire comprendre que nous travaillons dans une approche centrée sur les survivantes et en respectant les principes directeurs des VBG qui sont : le respect de choix des survivants, la confidentialité, la non-discrimination et la sécurité.  De plus, au niveau interne, World Vision met à la disposition du staff des documents et processus tels que la politique interne de protection des enfants et de sauvegarde, des guides et protocoles de comportement ainsi que des canaux et mécanismes de feedback pour permettre à tous les potentiels survivants de dénoncer les cas de protection et /ou de VBG. 

5.Quelles sont les perspectives pour World Vision en Afrique de l’Ouest ? 

 

World Vision travaille afin de construire un monde où tous les enfants ont les mêmes droits, la même valeur et les mêmes chances et surtout jouissent de la vie dans toute sa plénitude. Par la transformation des relations de pouvoir et des systèmes qui sont à l'origine de l'inégalité et de l'exclusion, ces dernières années, World Vision en Afrique de l'Ouest s'est concentrée sur l'amélioration de la qualité des interventions en matière d'intégration de la dimension de genre. Les années prochaines seront marquées par de nouveaux axes stratégiques pour une meilleure atteinte de notre objectif principal de transformation en genre. Ces axes seront guidés par les analyses genre des communautés où nous intervenons et nos différents bureaux dans la Région.