RD Congo : Les déplacés internes, principalement les enfants, plus exposés au Mpox suite au surpeuplement des camps dans l’Est du pays
Par Jacques Bouda, Communications Specilaist
En République Démocratique du Congo, l’épidémie du Mpox aggrave une situation déjà très complexe pour les populations en général mais surtout pour les déplacés internes qui sont dans les sites déjà surpeuplés du fait de l’insécurité et de la crise humanitaire. Le réel défi imposé par cette épidémie dans les différents sites est le respect des mesures de barrières. Le respect des mesures de distanciation et d’hygiène dans les conditions que vivent les personnes déplacées dans les sites surpeuplés avec des besoins en abris, en protection, en eau, hygiène et assainissement reste un défi.
Le nombre trop élevé des personnes déplacées engendre de multiples problèmes d’hygiène et de protection dans ces sites d’accueil. L’épidémie du Mpox déclaré en RDC reste un risque pour les hommes et enfants vivant dans les camps. Les sites des personnes déplacées internes pourraient se révéler comme des foyers d’expansion si des mécanismes de prévention ne sont pas développés à temps. Les nouvelles personnes déplacées qui arrivent dans ces sites passent 3 mois dans des hangars suite au manque d’abris Ces hangars hébergent plus de 50 personnes. Des adultes et des enfants y habitent en attendant toute assistance en abri. « Nous n'avons pas d'endroit pour nous laver. Nous ne savons même pas où aller ni où changer de sous-vêtements devant nos beaux-pères et nos belles-sœurs, même faire nos besoins la nuit devient un problème. C'est comme ça qu'on vit ici parce qu'il y a beaucoup de gens dont les enfants », dit Charmante*, une femme déplacée habitant dans le camp des personnes déplacées de Kashaka.
Les enfants sont les plus affectés par le Mpox
Suite aux mauvaises conditions d’hygiène et la promiscuité dans les camps, des enfants ont été contaminés au Mpox.
« J’ai constaté que ma fille avait le Mpox quand elle a commencé à avoir la fièvre la nuit et puis j’ai constaté les éruptions cutanées au niveau de la main de mon enfant », témoigne Promesse*. Suite à la sensibilisation sur les symptômes du Mpox à laquelle elle avait participé, Promesse a vite compris que sa fille souffrait de cette maladie. « On m'avait déjà montré une photo des symptômes de cette maladie, et j'ai vu les symptômes apparaître sur le visage de mon enfant. Les signes ont commencé à se manifester sur son corps, c'est ainsi que j'ai reconnu la maladie dont on parlait. J'ai immédiatement décidé d'aller à l'hôpital, où on m'a donné les médicaments pour mon enfant. Au centre de santé, son enfant a reçu tous les soins qui ont permis de stabiliser sa santé.
De retour à la maison, Consciente que le mesures de distanciation pouvaient lui permettre d’éviter que tous ses enfants ne soient contaminés, elle a aussi demandé aux autres enfants d’aller chez leur grand-mère pour éviter qu’ils soient contaminés. C’était très difficile pour elle, son mari et ces 10 enfants, de respecter la distanciation dans leur abri qui est trop petit pour une famille nombreuse. « Quand la fille a été atteinte de cette maladie, j'ai dit à son frère et les autres enfants d'aller chez leur grand-mère. Je suis restée avec mon mari, et je lui ai aussi dit de s'éloigner de nous pour ne pas attraper la maladie. », raconte-t-elle. Étant mère allaitante, Promesse ne pouvait pas respecter les mesures de distanciation avec son nourrisson. Promesse été également contaminée au Mpox. Selon Promesse*, pour la prévention du Mpox, les défis sont nombreux dans les sites de personnes déplacées. Les abris qui accueillent les familles sont difficile le respect la mesures de distanciation. Quand il y a un cas de Mpox dans un abri rapidement les habitants de l’abri sont exposés et pourraient contracter la maladie. Elle n’a pas oublié aussi d’évoquer la question de l’hygiène et l’assainissement qui restent aussi des défis dans les sites.
Survivant du Mpox, elle protège sa famille
Aujourd’hui tous les enfants de Promesse sont revenus dans leur abri et elle observe les mesures barrières pour éviter que ces enfants contractent la maladie. Elle a par ailleurs mis en place un dispositif de lavage à main de fortune devant leur abri et invite ses enfants à se laver régulièrement les mains pour éviter cette maladie "Quand je suis sortie de l'hôpital on m’a dit de respecter la mesure de distanciation. J'ai dit à mes enfants de garder distance, de se laver les mains, et j'ai moi-même pris soin de l'enfant pour éviter de contaminer les autres", ajoute-t-elle.
Selon Promesse* la meilleure solution pour éviter l’expansion de cette maladie dans le site de personnes déplacées c’est la vaccination. World Vision, dans sa réponse contre le Mpox, continuent ses activités de sensibilisation et aussi ses activités de food distribution et de cash dans les sites de personnes déplacées en prenant soin de faire respecter les mesurer recommandées pour lutter contre le Mpox.
Les noms ont été changé pour la dignité des survivants de Mpox