Cri de Cœur : Une mère en attente de soutien pour son fils
Le centre et le nord du Mali connaissent un conflit sans précédent qui a durement touché la population du pays, dont 63,8% vivent dans la pauvreté et 21% dans l'extrême pauvreté. Ce phénomène pèse lourdement sur les femmes vivant en milieu rural. Dans de ce genre d’environnement elles sont particulièrement vulnérables, surtout lorsqu'elles sont célibataires ou veuves.
Depuis des années, Fatoumata (34 ans), mère de cinq enfants, vit dans une situation d'extrême vulnérabilité avec ses enfants dans un village près de Sévaré. Le cas de cette mère est une preuve très tangible qui illustre la triste réalité que vivent certaines femmes dans ces régions du pays.
Ses souffrances ont commencé depuis que son mari est partit pour l’aventure. "Cela fait environ sept ans que mon mari nous a quitté (mes enfants et moi). Son départ s'est produit quelques jours seulement après la naissance de notre dernier enfant", nous dit Fatoumata.
"L'événement nous a beaucoup touché car il nous a quittés dans un désespoir total. Le jour de son départ, il nous a dit que c'était juste un voyage d'une semaine sans nous révéler où il allait. Trois jours après son départ, nous avons pu le joindre par téléphone; mais malheureusement, il est devenu injoignable depuis le quatrième jour", rajouta Fatoumata.
De cette mère restée seule avec les enfants, nous avons pu comprendre que sa situation s’est aggravée par la naissance de son dernier enfant Barou, un adorable garçon de sept ans né avec un handicap à la main. Fatoumata a eu du mal à digérer cette vie solitaire avec ses enfants.
"Parfois, j'ai l'impression que mon mari s'est débarrassé de nous à cause de l’handicap de Barou, car il nous a quitté juste après sa naissance. Je ne peux croire en aucune autre raison valable pour lui. Cependant, je le prends comme la volonté de Dieu et j'accepte le sort", laissa entendre la mère de trois enfants avec des larmes dans les yeux.
Lors de nos échanges, nous avons été heureux d'apprendre que l’handicap du petit garçon n'a pas empêché sa mère Fatoumata de l’envoyer à l'école car elle estime que la réussite scolaire du petit garçon lui permettra de vivre une vie heureuse quand il grandira. "J'adore l'école même si je n'ai jamais eu la chance d'y aller. J'ai inscrit Barou dans une école publique et il est en troisième année. J'aimerais qu'il réussisse dans ce domaine", dit Fatoumata.
Pour elle, le plus difficile est de subvenir adéquatement aux besoins alimentaires et sanitaires du petit Barou et de ses frères. En raison du conflit, elle s'est réfugiée chez son frère aîné qui l'aide de temps en temps pour subvenir aux besoins de l'enfant handicapé et de ses autres frères et sœurs.
"Aujourd'hui, mes parents ne vivent plus et je me réfugie maintenant chez mon grand frère car je n'ai pas d'activité génératrice de revenus. Avant la crise, je pouvais aller chercher du bois de chauffage loin du village et le revendre pour gagner un petit revenu pour subvenir aux besoins de mes enfants. Malheureusement, compte tenu de la situation sécuritaire actuelle, il est risqué de partir seul loin du village. Par conséquent, l'activité n'est plus faisable", nous raconta Fatoumata.
Elle nous confie que son plus grand bonheur serait d'obtenir le soutien d'une ONG humanitaire pour aider le petit Barou à grandir. "Je n'ai jamais bénéficié d’aide; j’aimerai que World Vision me soutienne, l’aide aidera mon enfant handicapé d'avoir un avenir meilleur", conclut-t-elle tristement.
La crise complexe qui touche le Mali, le Niger et le Burkina Faso est l'une des situations humanitaires à la croissance la plus rapide et à la détérioration la plus rapide au monde. Dans le centre du Sahel, près de 5 millions d’enfants ont un besoin urgent d’aide humanitaire. World Vision est sur le terrain pour répondre aux besoins des familles vulnérables. En savoir plus.